Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles les établissements financiers hésitent à soutenir les projets de rénovation énergétique au sein des copropriétés ?

Posté par : Roux - le 22 Avril 2025

  • Salut ! Je me demandais, en fait, ce qui freine les banques. On parle beaucoup d'incitations fiscales, d'aides de l'état, etc., mais sur le terrain, les copros ont souvent du mal à trouver des financements pour les travaux. Est-ce que c'est le manque de garanties, la complexité des dossiers, le risque perçu... ? J'aimerais bien avoir des avis éclairés sur la question. C'est un sujet qui me concerne de près dans mon boulot et j'avoue que je sèche un peu.

  • Commentaires (8)

  • C'est une excellente question. Je pense que la complexité des dossiers est un frein réel, surtout pour les copropriétés de taille importante. Entre les différents propriétaires, les votes en AG, les devis à comparer... ça représente une charge administrative conséquente pour les banques. Et puis, il y a peut-être aussi une méconnaissance des dispositifs d'aide, ce qui augmente le risque perçu.

  • Merci Zvezdochka, c'est un point de vue intéressant. Effectivement, la lourdeur administrative doit peser dans la balance.

  • Oui, la méconnaissance des aides joue un rôle certain. Souvent, les banques manquent de spécialistes sur ces questions et préfèrent la prudence.

  • Tout à fait d'accord avec PensadorAleatorio. En plus de la méconnaissance des aides, je crois qu'il y a aussi une question de rentabilité pour les banques. Les prêts pour la rénovation énergétique sont souvent de montants moins importants que les prêts immobiliers classiques, et demandent autant de travail de montage de dossier. Donc, le ratio effort/gain est moins intéressant pour elles, ce qui peut expliquer leur frilosité.

  • Mei Chen soulève un point pertinent sur la rentabilité. Roux, quand tu dis que c'est un sujet qui te concerne dans ton boulot, tu es dans quel secteur exactement ? Ça pourrait aider à mieux cerner les enjeux.

  • Pour répondre à ta question SynapseError54, je suis manager d'équipe commerciale dans une boîte qui propose des solutions de rénovation énergétique. On travaille justement avec des copropriétés, et c'est là qu'on voit les difficultés pour décrocher les financements. C'est pas toujours simple de convaincre les banques, même avec des dossiers solides et des aides disponibles. D'où ma question initiale, quoi.

  • C'est clair que c'est pas évident tous les jours... Tiens, ça me fait penser, j'ai un pote qui a monté une boite de diagnostics énergétiques, il galère aussi pas mal avec la paperasse. Bref ! Pour revenir au sujet, ce que vous dites sur la rentabilité, c'est pas bête. J'imagine que les banques préfèrent se concentrer sur des placements plus juteux, même si c'est dommage pour la transition énergétique...

  • Gaston Lagaffe95 a raison de pointer le problème de la rentabilité. Mais je pense qu'il faut creuser un peu plus loin que la simple comparaison avec des placements plus juteux. C'est une question de perception du risque, de coûts opérationnels et, surtout, d'adaptation des offres. Les banques françaises, soyons honnêtes, ont encore du mal à appréhender les spécificités des copropriétés. On parle quand même de milliers de bâtiments concernés par la décarbonation, avec des processus décisionnels complexes où le vote majoritaire est souvent un parcours du combattant. C'est pas un crédit immobilier classique où t'as un acheteur et un vendeur. Là, t'as une assemblée générale, des copropriétaires avec des intérêts divergents, des devis à éplucher… Forcément, ça leur fait peur. Et puis, faut voir les choses en face : gérer un prêt à une copropriété, c'est potentiellement gérer des dizaines, voire des centaines d'emprunteurs différents. Imaginez le boulot administratif, le risque d'impayés qui se multiplie… C'est pas forcément le modèle qu'ils préfèrent, même si des acteurs comme BPCE ou Domofinance proposent des prêts collectifs. Mais je crois qu'il y a une vraie opportunité pour les banques qui sauront s'adapter. Avec les aides publiques comme MaPrimeRénov Copro et les CEE, le risque est quand même bien atténué. Si elles se bougent un peu et qu'elles forment leurs équipes, elles pourraient non seulement répondre à un besoin criant, mais aussi améliorer leur image et remplir leurs obligations RSE. Parce que, sans financement bancaire, la mutation énergétique des copropriétés restera un vœu pieux. Après, faut aussi que les pouvoirs publics mettent la pression. Entendre les ministres appeler les banques à se mobiliser, c'est bien, mais il faut des mesures concrètes pour les inciter à s'investir davantage. Peut-être des garanties publiques plus fortes, des incitations fiscales… Bref, faut un vrai plan d'action pour que les banques se sentent concernées et qu'elles voient enfin le potentiel de ce marché.